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Trump face à la vérité qui dérange

À quelque chose malheur sera-t-il bon ? Le vieil adage pourrait se vérifier à propos du passage de l'ouragan Harvey qui ravage depuis dimanche les côtes du Texas et bientôt de Louisiane, provoque des inondations jamais vues et a conduit au déplacement forcé de quelque 30 000 personnes. Car cette catastrophe naturelle place Donald Trump face à ses contradictions et ses responsabilités sur le climat. Alors qu'il n'a eu de cesse de marteler durant la campagne que le réchauffement climatique n'existait pas et que ce concept n'était brandi que pour nuire au développement des États-Unis ; que, de tweet en tweet, il s'en est pris à la communauté scientifique, plaçant à des postes clés, notamment à l'Agence de protection de l'environnement (EPA), les pires personnalités climatosceptiques ; alors qu'il a fait sortir son pays des accords de Paris, l'ouragan Harvey pourrait constituer chez lui un salvateur déclic.

Car le chantre des « faits alternatifs » et des « fake news » se retrouve cette fois devant « cette vérité qui dérange », pour reprendre le titre du film d'Al Gore sur les bouleversements climatiques – qui ne sont ni démocrates ni républicains. A savoir tout simplement que l'une des causes principales de la multiplication en nombre et en intensité des ouragans est due au réchauffement climatique. Une hausse de la température de 1° conduit à 7 % de vapeur d'eau supplémentaire. Au-dessus du golfe du Mexique cette hausse a un impact directement mesurable.

Désireux de ne pas réitérer les erreurs de George W. Bush avec l'ouragan Katrina, Donald Trump a voulu incarner hier le «Père la Nation ». Après ses échecs sur la réforme de l'Obamacare, la construction du mur avec le Mexique ou ses propos sur le drame de Charlottesville, Donald Trump a une occasion en or de montrer ses capacités de dirigeant, quitte à le faire davantage par calcul que par conviction.

(Article publié dans La Dépêche du 30 août 2017)

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