L'affaire Penelope s'apparente pour François Fillon le technophile à un sacré bug, de ceux susceptibles de mettre hors service le plus performant des logiciels. Jusqu'à présent, tout semblait réussir à l'ancien Premier ministre. Parti de très loin après la guerre fratricide avec Jean-François Copé, François Fillon, qui a su éviter d'être comptable des années Sarkozy et des déboires financiers et judiciaires de l'UMP, s'est lancé avec succès dans une primaire de la droite où personne ne l'a vu venir. Contrebalançant à l'envi la dureté de son programme ultralibéral et très conservateur, il a mis en avant son éthique, sa morale, sa probité, son souci de l'intérêt général et du sens de l'État, voire sa foi chrétienne. En trente ans, pas une affaire, s'enorgueillissait-il.
Mais, depuis mercredi et les révélations sur les rémunérations aussi suspectes que mirobolantes de son épouse – dont les activités d'assistante parlementaire à son service ou de conseillère littéraire avaient échappé à tous –, voilà ce professionnel de la politique rattrapé par des comportements au parfum de népotisme. Peut-être légaux, mais en tout cas aux antipodes de ses propres déclarations passées, dont Twitter s'est fait la redoutable mémoire. Car les arguments de campagne de François Fillon, pourfendeur du gaspillage de l'argent public au point de vouloir supprimer l'emploi bien réel de 500 000 fonctionnaires, lui reviennent comme un boomerang. A sa fameuse pique contre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé « Qui imagine le général De Gaulle mis en examen ? » répond ainsi en écho « Qui imagine le général De Gaulle embauchant tante Yvonne comme collaboratrice parlementaire ? »
Chez les Républicains, où la gêne a succédé au choc, on s'interroge en tout cas sur la capacité de François Fillon à corriger le bug... pour éviter d'avoir à changer le logiciel.
(Publié dans La Dépêche du 28 janvier 2017)
Mais, depuis mercredi et les révélations sur les rémunérations aussi suspectes que mirobolantes de son épouse – dont les activités d'assistante parlementaire à son service ou de conseillère littéraire avaient échappé à tous –, voilà ce professionnel de la politique rattrapé par des comportements au parfum de népotisme. Peut-être légaux, mais en tout cas aux antipodes de ses propres déclarations passées, dont Twitter s'est fait la redoutable mémoire. Car les arguments de campagne de François Fillon, pourfendeur du gaspillage de l'argent public au point de vouloir supprimer l'emploi bien réel de 500 000 fonctionnaires, lui reviennent comme un boomerang. A sa fameuse pique contre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé « Qui imagine le général De Gaulle mis en examen ? » répond ainsi en écho « Qui imagine le général De Gaulle embauchant tante Yvonne comme collaboratrice parlementaire ? »
Chez les Républicains, où la gêne a succédé au choc, on s'interroge en tout cas sur la capacité de François Fillon à corriger le bug... pour éviter d'avoir à changer le logiciel.
(Publié dans La Dépêche du 28 janvier 2017)