Accéder au contenu principal

Exemplarité

EPP Summit, Brussels, December 2016


François Fillon reste pour l'heure droit dans ses bottes. « Debout toujours, à genoux jamais », a-t-il proclamé la main sur le cœur et la larme à l'œil devant les militants venus le soutenir dimanche pour ce qui devait être son premier grand meeting de campagne.

Certes, jusqu'à preuve du contraire, François Fillon est présumé innocent. II n'est pas mis en examen et rien ne prouve qu'il aurait financé un emploi fictif pour son épouse avec des deniers publics. Rien ne prouve non plus que le travail de Penelope Fillon auprès de la Revue des deux Mondes, n'a pas été réel. Rien ne dit non plus que les deux enfants du couple Fillon rémunérés par leur sénateur de père n'ont pas effectivement planché sur tel ou tel dossier. Même si les sommes peuvent donner le vertige au Français moyen, rien de tout cela n'est illégal assure François Fillon qui – on l'aura remarqué – parle aussi pour sa femme…

Mais quand on postule aux plus hautes responsabilités de l'État, quand on construit toute sa campagne sur des valeurs d'honnêteté, quand on prétend porter en bandoulière, seul, le sens de l'intérêt général, quand on donne des leçons d'éthique à ses adversaires ou de probité à ses compagnons de parti, quand on dénonce le prétendu assistanat dont bénéficieraient les plus fragiles des Français, quand on conspue les fonctionnaires dont 500 000 seraient de trop, et quand, enfin, on met ostensiblement en avant sa foi chrétienne, on devrait comprendre que l'exigence minimale de transparence impose, en 2017, de présenter aux Français des explications crédibles et étayées plutôt que des déclarations d'amour ou des paroles d'honneur spécieuses. Ce serait là faire preuve de l'exemplarité que François Fillon n'a de cesse de revendiquer.

(Publié dans La Dépêche du 31 janvier 2017)

Posts les plus consultés de ce blog

Guerres et paix

La guerre menace encore une fois le Pays du Cèdre, tant de fois meurtri par des crises à répétition. Les frappes israéliennes contre le sud du Liban et les positions du Hezbollah ravivent, en effet, le spectre d’un nouveau conflit dans cette Terre millénaire de brassage culturel et religieux. Après quinze années de violence qui ont profondément marqué le pays et ses habitants (1975-1990), la paix est toujours restée fragile, constamment menacée par les ingérences étrangères, les divisions communautaires et une classe politique corrompue. La crise économique sans précédent qui frappe le pays depuis 2019, puis l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en 2020, symbolisant l’effondrement d’un État rongé par des décennies de mauvaise gouvernance, ont rajouté au malheur de ce petit pays de moins de 6 millions d’habitants, jadis considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Victime d’une spectaculaire opération d’explosion de ses bipeurs et talkies-walkies attribuée à Israël, le Hezbollah – ...

Vaccin et vigilance

La résurgence de la coqueluche en France comme ailleurs en Europe a de quoi inquiéter. En France depuis le début de l’année, un total provisoire de 28 décès a été rapporté à Santé Publique France, dont 20 enfants (18 de moins de 1 an) et 8 adultes (de 51 à 86 ans mais dont la coqueluche n’était pas indiquée comme première cause de décès). La circulation de la bactérie Bordetella pertussis, principale cause de la coqueluche, est si importante que les autorités s’attendent à de nouveaux cas à venir dans les prochains mois. Car la coqueluche est extrêmement contagieuse, une personne contaminée pouvant transmettre la maladie à 15 autres en moyenne… Et si elle a longtemps été considérée comme une maladie de la petite enfance, elle peut être sévère à tous les âges, voire mortelle pour les nourrissons, non ou partiellement vaccinés, et les personnes à risque telles que les femmes enceintes et les personnes âgées. Ce n’est pas la première fois que l’on est confronté à une résurgence de la coqu...

En marche

    Depuis douze siècles des pèlerins convergent vers Saint-Jacques-de-Compostelle qui, avec Jérusalem et Rome, est l’un des lieux des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Mais ceux qui marchent aujourd’hui sur les chemins de Compostelle ne le font pas seulement au nom de leur foi et n’arrivent pas forcément à la destination finale en Espagne. Les pèlerins du XXI e  siècle ne font souvent qu’une partie seulement de l’itinéraire millénaire avec des motivations bien plus diverses. Passionnés de randonnée pédestre, amoureux des paysages ou des monuments qui jalonnent le parcours désormais bien balisé et en partie classé au patrimoine mondial de l’Unesco, certains cheminent seuls, en couple ou en groupe pour accomplir une promesse personnelle, honorer un proche, rencontrer d’autres pèlerins de toutes nationalités ou tout simplement pour se retrouver soi-même. Car la marche est bonne pour le corps et l’esprit. « Les seules pensées valables viennent en marchant...