EPP Summit, Brussels, December 2016 |
François Fillon reste pour l'heure droit dans ses bottes. « Debout toujours, à genoux jamais », a-t-il proclamé la main sur le cœur et la larme à l'œil devant les militants venus le soutenir dimanche pour ce qui devait être son premier grand meeting de campagne.
Certes, jusqu'à preuve du contraire, François Fillon est présumé innocent. II n'est pas mis en examen et rien ne prouve qu'il aurait financé un emploi fictif pour son épouse avec des deniers publics. Rien ne prouve non plus que le travail de Penelope Fillon auprès de la Revue des deux Mondes, n'a pas été réel. Rien ne dit non plus que les deux enfants du couple Fillon rémunérés par leur sénateur de père n'ont pas effectivement planché sur tel ou tel dossier. Même si les sommes peuvent donner le vertige au Français moyen, rien de tout cela n'est illégal assure François Fillon qui – on l'aura remarqué – parle aussi pour sa femme…
Mais quand on postule aux plus hautes responsabilités de l'État, quand on construit toute sa campagne sur des valeurs d'honnêteté, quand on prétend porter en bandoulière, seul, le sens de l'intérêt général, quand on donne des leçons d'éthique à ses adversaires ou de probité à ses compagnons de parti, quand on dénonce le prétendu assistanat dont bénéficieraient les plus fragiles des Français, quand on conspue les fonctionnaires dont 500 000 seraient de trop, et quand, enfin, on met ostensiblement en avant sa foi chrétienne, on devrait comprendre que l'exigence minimale de transparence impose, en 2017, de présenter aux Français des explications crédibles et étayées plutôt que des déclarations d'amour ou des paroles d'honneur spécieuses. Ce serait là faire preuve de l'exemplarité que François Fillon n'a de cesse de revendiquer.
(Publié dans La Dépêche du 31 janvier 2017)