L'ouverture de nouvelles archives sur l'assassinat du président John Fiztgerald Kennedy, autorisée par Donald Trump, n'est bien sûr pas dénuée d'arrière-pensées politiques. L'éruptif président des États-Unis sait qu'en communiquant sur elles, il conforte une partie de son électorat versée dans le complotisme. Et la suspension pour six mois de la publication de certains documents, à la demande des services de renseignements, ravira ces défenseurs des «faits alternatifs» qui, quoi qu'il arrive, martèleront qu'«on nous cache la vérité».
En ouvrant ces archives, Trump, qui cumule beaucoup de déconvenues pour mettre en place sa politique depuis son installation à la Maison Blanche, se met aussi au niveau de l'Américain moyen qui, année après année, reste toujours autant fasciné par les événements du 22 novembre 1963 et veut savoir ce qui s'est réellement passé à Dallas. Enfin, avec la déclassification des archives annoncée par un tweet, Donald Trump se présidentialise en s'inscrivant peu ou prou dans l'histoire d'un mythe.
Car l'assassinat de JFK, qui aurait pu n'être qu'un président parmi d'autres, est devenu au fil des ans, un mythe fondateur ; le pendant tragique de l'American Dream.
Les Américains d'aujourd'hui ont gommé les aspects les moins reluisants de sa présidence : sa responsabilité dans les prémisses de la guerre du Vietnam qui sera déclenchée par son successeur et constituera un traumatisme majeur pour le pays, le fiasco du débarquement de la baie des cochons à Cuba pour y déloger Castro, le soutien aux coups d'États et assassinats politiques dans divers pays d'Amérique du Sud, les relations troubles de sa famille et de lui-même avec la mafia, et pour finir ses frasques sexuelles.
Par contre, JFK, qui a su mesurer très tôt l'importance des médias et de la télévision, reste dans l'inconscient collectif ce jeune président charismatique et populaire, à l'épouse d'origine française, si élégante. Il incarnait tout à la fois la puissance militaire et politique d'une Amérique prospère à l'heure de la guerre froide, et en même temps une ouverture au monde, une modernité technologique avec le lancement de la conquête spatiale, une avancée sociétale décisive avec le soutien aux droits civiques contre la ségrégation.
C'est ce JFK-là que les Américains aiment retenir, avec l'idée que son aura puisse s'incarner, de génération en génération, dans une inoxydable dynastie Kennedy.
Le mythe Kennedy est d'autant plus vivant qu'il est régulièrement invoqué par les démocrates et qu'il est susceptible de se matérialiser physiquement. En effet, depuis 2012, siège au Congrès des États-Unis le représentant du Massachusetts : Joseph P. Kennedy. Le petit-neveu de JFK entend bien préserver son héritage politique et, qui sait, le prolonger un jour dans le bureau ovale ?
(Article publié dans La Dépêche du 29 octobre 2017)
En ouvrant ces archives, Trump, qui cumule beaucoup de déconvenues pour mettre en place sa politique depuis son installation à la Maison Blanche, se met aussi au niveau de l'Américain moyen qui, année après année, reste toujours autant fasciné par les événements du 22 novembre 1963 et veut savoir ce qui s'est réellement passé à Dallas. Enfin, avec la déclassification des archives annoncée par un tweet, Donald Trump se présidentialise en s'inscrivant peu ou prou dans l'histoire d'un mythe.
Car l'assassinat de JFK, qui aurait pu n'être qu'un président parmi d'autres, est devenu au fil des ans, un mythe fondateur ; le pendant tragique de l'American Dream.
Les Américains d'aujourd'hui ont gommé les aspects les moins reluisants de sa présidence : sa responsabilité dans les prémisses de la guerre du Vietnam qui sera déclenchée par son successeur et constituera un traumatisme majeur pour le pays, le fiasco du débarquement de la baie des cochons à Cuba pour y déloger Castro, le soutien aux coups d'États et assassinats politiques dans divers pays d'Amérique du Sud, les relations troubles de sa famille et de lui-même avec la mafia, et pour finir ses frasques sexuelles.
Par contre, JFK, qui a su mesurer très tôt l'importance des médias et de la télévision, reste dans l'inconscient collectif ce jeune président charismatique et populaire, à l'épouse d'origine française, si élégante. Il incarnait tout à la fois la puissance militaire et politique d'une Amérique prospère à l'heure de la guerre froide, et en même temps une ouverture au monde, une modernité technologique avec le lancement de la conquête spatiale, une avancée sociétale décisive avec le soutien aux droits civiques contre la ségrégation.
C'est ce JFK-là que les Américains aiment retenir, avec l'idée que son aura puisse s'incarner, de génération en génération, dans une inoxydable dynastie Kennedy.
Le mythe Kennedy est d'autant plus vivant qu'il est régulièrement invoqué par les démocrates et qu'il est susceptible de se matérialiser physiquement. En effet, depuis 2012, siège au Congrès des États-Unis le représentant du Massachusetts : Joseph P. Kennedy. Le petit-neveu de JFK entend bien préserver son héritage politique et, qui sait, le prolonger un jour dans le bureau ovale ?
(Article publié dans La Dépêche du 29 octobre 2017)