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Traumatisme

explosion
(Photo L'Indépendant)

La tragédie qui s’est jouée la nuit dernière à Saint-Laurent-de-la-Salanque, cette ville de quelque 10 000 habitants à une quinzaine de kilomètres de Perpignan, a provoqué une vive émotion dans la région, dans le pays et jusqu’au sommet de l’Etat, le département du drame, les Pyrénées-Orientales, étant celui du Premier ministre Jean Castex, élu de Prades. C’est d’ailleurs à la demande de ce dernier et du président de la République Emmanuel Macron que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, averti dans la nuit, s’est rendu sur place hier matin pour saluer l’action de la centaine de sapeurs-pompiers, sauveteurs et agents des forces de l’ordre qui ont été mobilisés et, surtout, pour témoigner aux proches des victimes et à la population de Saint-Laurent-de-la-Salanque, sous le choc, de la solidarité de la nation.

Car ce drame appartient à ceux qui, par leur ampleur autant que par leur terrible bilan humain – 7 morts et une trentaine de blessés – sont de nature à traumatiser longtemps tout un quartier ou une ville entière. Réveillés par une meurtrière explosion qui peut faire penser à un attentat, les Laurentins ont, hier, vécu des heures sombres d’angoisse quant au sort des personnes disparues dans les décombres des habitations éventrées.

Dans d’autres circonstances, cette angoisse a étreint les habitants de la rue d’Aubagne, dans le quartier populaire de Noailles à Marseille, dans laquelle des immeubles très vétustes s’étaient effondrés le 5 novembre 2018. Huit morts avaient été retrouvés ensevelis dans les décombres. Même angoisse pour les habitants de la rue de Trévise à Paris, où, le 12 janvier 2019, une violente explosion due à une rupture de canalisation de gaz avait détruit une boulangerie en faisant au moins 20 blessés et par miracle aucun mort.

Les proches des victimes, les témoins directs ou indirects de ces drames vont revivre longtemps cette Saint-Valentin tragique. La nation, notamment via les cellules d’aides psychologiques idoines, doit être à leur côté pour faire ce deuil. Viendra ensuite le temps de l’enquête pour comprendre ce qui a pu se passer et, le cas échéant, prendre les mesures pour qu’un tel drame ne se reproduise plus.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du mardi 15 février 2022)

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