Accéder au contenu principal

Le message de Lourdes

 

lourdes

Depuis plus d’un an maintenant et le début dans le monde de l’épidémie de Covid-19, une ville en France souffre peut-être plus encore que d’autres des conséquences socio-économiques de la pandémie, car justement son ADN est l’ouverture au monde. Lourdes, cette petite citée pyrénéenne de 15 000 âmes devenue depuis 1858 un haut lieu de la foi catholique, s’est recroquevillée sur elle-même, privée des millions de pèlerins qui, chaque année, font le voyage vers la grotte de Massabielle, entourés de centaines de bénévoles et de près de 2 500 saisonniers qui font tourner celle qui reste la deuxième ville hôtelière de France après Paris. Rue de la grotte et boulevard de la grotte, les deux artères qui rejoignent les sanctuaires, les joyeuses cohortes de pèlerins venus chercher l’espérance ne sont quasiment plus là, les pensions de familles et les magasins d’articles religieux ont baissé leurs rideaux. Pour la deuxième année, Pâques est bien triste et Lourdes s’interroge sur son avenir. Parviendra-t-elle à surmonter l’épreuve du Covid ? Trouvera-t-elle les ressorts d’un rebond économique et touristique, la force de recommencer avec la même opiniâtreté mais de façon différente ?

En tout cas, la ville veut y croire et se donner les moyens de réussir une transformation qui, Covid ou pas, paraissait inéluctable ces dernières années. Elle pourra compter sur le plan de relance et des crédits plus particuliers qui correspondent à sa spécificité. Car Lourdes porte en elle non seulement une dimension religieuse, chrétienne certes, et plus largement spirituelle ; mais elle délivre aussi un message de paix, destiné aux croyants comme aux non-croyants, un message universel d’humanité qui mérite d’être préservé. Le message de Lourdes.

(Editorial publié dans La Dépêche du Midi du lundi 5 avril 2021)

Posts les plus consultés de ce blog

Sortir des postures

Le cortège d’une manifestation ou un rassemblement pour fêter la victoire d’un club sportif qui se terminent par des émeutes, des dégradations de mobilier urbain et de vitrines de magasins, parfois pillés, et des attaques violentes des forces de l’ordre par des hordes encagoulées dans un brouillard de gaz lacrymogènes… Les Français se sont malheureusement habitués à ces scènes-là depuis plusieurs décennies. Comme ils se sont aussi habitués aux polémiques politiciennes qui s’ensuivent, mêlant instrumentalisation démagogique, règlement de comptes politiques et critiques d’une justice supposément laxiste. Le dernier épisode en date, qui s’est produit samedi soir à Paris à l’occasion de la victoire du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, ne fait, hélas pas exception à la règle. Au bilan édifiant – deux morts, des dizaines de blessés, plus de 600 interpellations, des rues et magasins saccagés – s’ajoutent désormais les passes d’armes politiques. Entre l’opposition e...

La messe est dite ?

    L’entourage de François Bayrou a beau tenter d’expliquer que l’échec du conclave sur les retraites n’est imputable qu’aux seuls partenaires sociaux qui n’ont pas réussi à s’entendre en quatre mois pour « améliorer » la contestée réforme des retraites de 2023, la ficelle est un peu grosse. Car, bien évidemment, cet échec – hélas attendu – est aussi celui du Premier ministre. D’abord parce que c’est lui qui a imaginé et convoqué cette instance inédite de dialogue social et qu’il aurait naturellement revendiqué comme le succès de sa méthode un accord s’il y en avait eu un. Ensuite parce qu’il n’a pas été l’observateur neutre des discussions, qu’il promettait « sans totem ni tabou ». Il a au contraire, plusieurs fois, interféré : dès leur lancement en les corsetant par une lettre de cadrage imposant de ne pas créer de dépenses et d’équilibrer les comptes à l’horizon 2030 ; ensuite par son refus de voir abordé l’âge de départ à 64 ans, point centra...

Principes et réalité

Seize mois après les manifestations historiques des agriculteurs, nées en Occitanie à l’hiver 2024 en dehors des organisations syndicales traditionnelles, voilà la colère paysanne de retour. Ce lundi, à l’appel notamment de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, et après de nombreuses actions ponctuelles ces dernières semaines, les tracteurs seront, en effet, à nouveau dans les rues pour dire l’exaspération des agriculteurs de voir les mesures promises si lentes à se mettre en place et pour rappeler l’urgence à agir aux députés, qui examinent ce lundi à l’Assemblée nationale une proposition de loi clivante lancée par le sénateur LR Laurent Duplomb. Ambitionnant de « lever les contraintes », ce texte, plébiscité par le monde agricole mais qui ulcère les défenseurs de l’environnement et les tenants d’un autre modèle agricole, propose entre autres de faciliter le stockage de l’eau, de simplifier l’extension des élevages, de réintroduire certains pesticides dont un néonicotinoïde qu...